Righeimdall

Righeimdall
16 août 1431- 31 octobre 1456
Trois mandats comme maire de Marseille.

Les valets de Rethy avaient, commme d'habitude, travaillé avec un zèle incroyable. Le corps de Righeimdall était arrivé la veille au soir à Marseille, et tout avait été préparé pour l'accueillir au Panthéon: la dalle de pierre avait été refermée et la peinture de Véro resplendissait dans la Lumière.

Cianfarano, complètement perdu et désemparé, tentait de rester digne comme sa fonction de Maire l'exigeait. Il sortit d'une poche de son mantel "Le Parchemin Secret", que même Yluxe n'avait jamais pu lire, et déposa celui-ci sur le tombeau. Cette missive, il l'avait reçue de son parrain la veille de son baptême.

Citation :: Mon Ami,

Je me suis permis de t 'envoyer ce texte. Peut-être pourrais –je le lire à ton baptême ?

Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et se confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s' exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »
Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j'en puis dire particulièrement,je ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisaient en notre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms. Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l'un à l'autre.. Ayant si peu à durer, et ayant si tard commencé, car nous étions tous deux hommes faits, et lui plus de quelques années, elle n'avait point à perdre de temps et à se régler au patron des amitiés molles et régulières, auxquelles il faut tant de précautions de longue et préalable conversation. Celle-ci n'a point d'autre idée que d'elle-même, et ne se peut rapporter qu'à soi. Ce n'est pas une spéciale considération, ni deux, ni trois, ni quatre, ni mille : c'est je ne sais quelle quintessence de tout ce mélange, qui ayant saisi toute ma volonté, l'amena se plonger et se perdre dans la sienne ; qui, ayant saisi toute sa volonté, l'amena se plonger et se perdre en la mienne, d'une faim, d'une concurrence pareille. Je dis perdre, à la vérité, ne nous réservant rien qui nous fût propre, ni qui fût ou sien, ou mien.

Avec toute mon Amitié,

Righeimdall.

Rien n'avait été lu à la Cérémonie...Par pudeur...Rethy grava les mots dans son coeur, puis lentement sortit du lieu.Une partie de lui-même était morte en ce jour.

(Montaigne, l'Amitié)

Artiste de qualité Messages : 101 Date d'inscription : 07/06/2008

La jeune femme avait souvent entendue parler de Messire Righeimdall par son père...Elle en était convaincue, c'était un homme d'une rareté et d'une exceptionnelle prestance...Tout comme son Papounet sans l'ombre d'un doute!

Esmerine s'approche doucement voit un parchemin et le lit avec pudeur et respect...Que d'émotivité, que de sensibilité, deux êtres cimenté par un lien si fort...Esmerine émue, replace le parchemin et comprends enfin, toute la détresse qui afflige son père...Que la vie est étrange...Ses parents se mariant dans peu de temps, unissant devant Dieu leur destins, alors que se côtoient la joie et la profonde tristesse dans leurs cœurs...

Esmerine baisse les yeux, joint les mains et se recueille en silence avant de repartir...

Caillinette arriva et s'agenouilla devant le tombeau de Righ. Elle se souvenait de lui comme un bon Maire pour Marseille, comme ami de Réthy et fidèle présent des tavernes Marseillaises, notamment la fumerie noire et l'Yrikar.
Oh combien de souvenirs, combien de rires, combien de chansons lui revenaient en mémoires. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire.
Mais, la peine lui saisie le cœur en sachant que tout cela était désormais belle et bien fini.
Cependant, il existe une lueur d'espoir. Et oui, ce passé que Righ nous a bien dessiné un chemin qui peut être continué, la joie peut revenir, la fraternité, toutes ses valeurs peuvent revenir, car il existe à Marseille de nombreuses personnes qui aiment leur terre et savent la valoriser. De nouveaux Marseillais très prometteurs arrivent.
Sur ces quelques pensées, Cailli rendit un dernier hommage à Righ, en lui offrant un salut tel un Général

Merci pour tout ce que tu as fait pour Marseille, Righ !!!!

Amateur d'Art Messages : 66 Date d'inscription : 25/09/2008

Fred arriva à son tour, s’approcha bien timidement, emplit de tristesse.
Il se posta là, devant la dalle de pierre, se recueillant humblement.

Malheureusement, il n’avait pas eu l’honneur de connaître messire Righeimdall, mais connaissant son Père et vu comment il en parlait, son parcours accomplit, ce ne pouvait être qu’un homme admirable.
Cet homme était parti bien trop tôt, la dignité et la sagesse n’étant pas le monopole que d’un très grand age et ne se mesurant pas qu’au nombre des années vécues.

Les mots lui manquaient, il s’adressa alors au tout puissant.

« Nous sommes dans l'épreuve, accepte mon silence comme une prière pour messire Righeimdall que tu connais et que tu aimes ».
« Son chemin le conduit maintenant jusqu'à Toi, accueille-le dans la clarté et la paix
de Ton Royaume ».

Fred fit une ultime prière pour cet homme, s’inclina une dernière fois et repartit, une pensée pour son Père et le cœur plein d’émotion .

Admin Messages : 41 Date d'inscription : 28/02/2008 Age : 43

Cela faisait déjà un moment, long moment qu'elle avait appris la triste nouvelle... elle ne put se résoudre avant à entrer dans la nef,là où repose Righeimdall.

Elle était dans une passe qui lui fit prendre conscience que quelque chose d'essentiel manquait à sa vie. Un homme... ce besoin soudain d'amour la rappela à l'ordre et l'urgence était de prier. Quoi de mieux qu'un reccueil auprès d'une ame pure, fière et fidèle pour penser, souffrir secrètement, extérioriser ce mal être qui l'envahissait chaque jour un peu plus.

Qu'avait-elle au jour d'aujourd'hui? une carrière politiquement en demi-teinte, des amis qu'elle ne prenait même plus le temps de voir, des desillusions presque prévisibles à chaque fois... un coeur malheureux d'avoir perdu l'espoir de l'amour. Sa seule consolation, elle la trouvait entre les mains, dans les yeux, dans le coeur de son fils, Alessandro.

Elle pria pour Righ, pour elle, pour toutes les personnes souffrant des mêmes maux. Righeimdall avait été un modèle: la sureté de l'homme, un politicien hors paire, un ami formidable, un mari tellement heureux et soudé avec sa femme Maria-Eugénia.

Righ, je t'en prie, donne moi la force d'exister...

Le larmes se mirent à couler, évacuant toute la tristesse lui pesant au corps et à l'âme...

Pensée à toi en ce jour où je me sens terriblement perdu...

Béotien Messages : 1 Date d'inscription : 04/05/2009

Le couperet était tombé, dur, violent, incontournable. Righ n'était plus..

Elle était à Montbrison encore en voyage à chercher par monts et par vaux ce qui était pour elle, le Seul et l'Unique, celui qui avait fait de sa vie un rêve, une audace, un hâvre de paix. Non Righ n'était plus...

Par ce matin de printemps elle avait tenté d'envoyer missive à Rethy, oh elle ne savait meme pas si il était encore en vie, mais toute la journée durant elle avait prié Aristote pour que son pigeon lui parvienne. Lorsqu'elle était rentrée de la mine, son volatile attendait patiemment sur le bord de la fenestre de l'auberge. Avec bonheur d'abord, crainte ensuite, elle avait détaché la missive, la porteuse de malheur, celle que jamais elle n'aurait cru recevoir.

Les mots déchirants, la vue qui se brouille, les souvenirs d'un temps heureux qui se bousculent. Elle était tombée à genoux devant la porte de l'auberge, tremblante, paraissant plus faible que jamais. Depuis des mois elle le cherchait, d'abord à Saint Bertrand où elle avait été dans toutes les Abbayes et puis elle s'était décidée à quitter le village, "leur" village pour tenter de le trouver ailleurs. Non rien..pas une trace, pas un mot reçu depuis des mois et pourtant elle lui était restée dévouée et fidèle..fidèle oui, Maria n'avait jamais regardé d'autres hommes que Righ, car à ses yeux aucun autre homme ne méritait sa place dans son coeur.

Elle se sentait soudainement si loin de lui, comme perdue dans ce Royaume qui n'était plus le leur..Bon sang Righ, pourquoi m'avoir abandonné ? pourquoi toi que j'aimais tant..

Alors elle s'était relevée, jusqu'à l'Auberge elle s'était trainée, dans sa chambre elle avait attrapé ce baluchon qui renfermait son passé, leur passé..Un carnet elle avait ouvert, un brin de lavande elle avait découvert, il partirait à Marseille, lieu où elle l'avait cueilli. Il irait rejoindre son Amour à tout jamais perdu..

Lorsque le messager qui avait été mandaté pour faire le voyage arriva au Panthéon, au pied de la sépulture, il déposa le brin de lavande et un petit carton où l'on pouvait lire

A Toi à jamais qui aimais t'enivrer de mon odeur lavande...,